Quand Fouad Boussouf commence à créer en tant que chorégraphe, son corps se souvient des rythmes de son enfance au Maroc. Des soirées festives et spectaculaires, des états de transe où l’on se révèle à soi-même en dépassant toute notion de puissance physique, de virtuosité ou d’esthétique. Cette expérience unique, il la transmet aux interprètes avec lesquelles il entre en communion d’esprit et de corps. Son précédent succès, Näss, et aujourd’hui Fêu en sont la preuve vivante, qui conjuguent sur le plateau l’exaltation des corps et l’énergie incandescente du groupe. Exclusivement masculin pour le premier, cent pour cent féminin pour le second, mais toujours sous l’emprise d’un mouvement perpétuel. D’une impulsion intérieure continue, d’une cadence sans frein, d’une rythmique et d’une pulsation phénoménales. Dans cette ronde joyeuse, les singularités se gomment au profit de la force collective, « de l’union, de la communion » qui ont sa préférence. Les souffles s’accordent, les mouvements s’enchaînent les uns les autres, entraînés par la musique électronique composée par François Caffenne. Mais, en même temps, les corps se libèrent dans la contrainte du cercle. Une situation paradoxale que le chorégraphe explore jusqu’à l’extrême, en cris et en gestuelle martiale, dans cette pièce aux allures de manège enflammé.
En coréalisation avec la Mairie des 15-16e arrondissements de Marseille